01.04.2011

Finca Decero

Maître du béton, maître des vignes
A l’époque où il était président du conseil d’administration du consortium de matériaux de construction Holcim, le « baron du ciment », Thomas Schmidheiny, était déjà très actif dans l’affaire vitivinicole familiale. Sa relation au vin débute pour ainsi dire au berceau. Tout au long de son enfance, il aide ses grands-parents dans les vignes, le mercredi après-midi, à Heerbrugg. Puis, dans années 70, au cours d’un voyage dans la Napa Valley, sa mère, Adda Schmidheiny, achète le domaine de renom, « Cuvaison ». Dès son plus jeune âge, le jeune Thomas respire les effluves du béton mais aussi celles des terroirs des contrées lointaines.

Aujourd’hui, à 65 ans, il concentre surtout son attention sur l’Argentine où il cultive le Malbec à côté du Cabernet Sauvignon, du Merlot, de la Syrah, du Petit Verdot et du Tannat. Afin que chaque cépage s’exprime au maximum, les différentes qualités du vignoble ont tout d’abord fait l’objet d’un examen minutieux. Car, à la Finca « Decero », située à 40 km au sud de Mendoza, c’est le concept de terroir qui fait tout le succès du domaine. Bien que trois millésimes seulement soient sortis sur le marché, ces vins pleins de tempérament figurent d’ores et déjà parmi les plus intéressants de Mendoza, la Mecque de la viticulture sud-américaine.

« Decero » signifie « depuis la base ». En réalité, le domaine est le premier projet que Thomas Schmidheiny a mené selon sa propre intuition. Pour lui, l’altitude élevée des contreforts andins, le climat sec, l’intensité lumineuse, la limpidité de l’eau issue de la fonte des neiges offraient les meilleures conditions pour produire des vins de première classe. En 2001, Thomas Schmidheiny s’est retiré de la direction des opérations du consortium Holcim et depuis, chaque jour est redevenu un mercredi après-midi de son enfance.

Au pied des Andes
Mendoza est la région vitivinicole la plus importante d’Argentine. Plus de 70 pour cent du vin argentin y est produit. Acteur principal depuis vingt ans, le cépage Malbec est presque devenu un synonyme pour la région. Il s’épanouit dans un climat bénéfique et une qualité de l’air stable, des conditions qui lui faisaient cruellement défaut dans son pays d’origine, le sud de la France. Jusqu’ici, la viticulture à Mendoza était pratiquée à une altitude comprise entre 500 et 800 mètres. Mais ces dernières années, d’audacieux projets se sont développés dans les contreforts des Andes à une altitude pouvant aller jusqu’à 1200 mètres.

D’accord,
les 700 000 habitants de la ville de Mendoza avaient peu à offrir jusque-là. Même la vue à couper le souffle sur les sommets enneigés des Andes n’y pouvaient rien changer. Les édifices historiques n’avaient que peu résisté aux grands tremblements de terre de 1861 et 1965. Ce n’est qu’avec l’essor du vin que la ville est devenue dynamique. Grâce à ses restaurants stylés, ses bars à vin et ses boutiques, Mendoza est devenue le point de départ idéal pour visiter les différentes régions vitivinicoles alentours. Le point central de la scène vitivinicole est le Park Hotel Hyatt avec son bar à vin « Urvas » et le bistrot « M ». Même les domaines proposent de plus en plus souvent une cuisine de grande qualité.